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Stade Boutons Floraux Séparés

Parmi les stades végétatifs de la vigne, le stade Boutons Floraux Séparés est en cours. Il est le dernier stade avant celui de la floraison. Il intervient à peu près un mois après le débourrement (sortie des bourgeons).

A CHAPELLE de NOVILIS, le stade Boutons Floraux Séparés est un stade important car il marque le moment où nous procédons à notre premier prélèvement de pétioles (queues des feuilles) pour analyse.

L’analyse des pétioles nous permet d’évaluer les niveaux d’assimilation de la vigne en tout début de printemps sur l’ensemble des éléments essentiels à sa croissance, et essentiels aussi, plus tard,  à la maturité de ses raisins (potassium, calcium, azote, phosphore, fer, zinc, magnésium, etc).

Nous prélevons ensuite au stade Petit Pois. Les pistils grossissent jusqu’à atteindre la taille d’un petit pois et avant de devenir, plus tard, une baie de raisin.

Le troisième prélèvement sera réalisé au stade véraison. C’est le stade du changement de la couleur de la baie, passant du vert au blanc pour les raisins blancs, et du vert au rouge pour les raisins rouges. Il se produit normalement vers la mi-juillet.

Au cas où l’analyse pétiolaire révèle une assimilation insuffisante des nutriments par la plante, pour compenser ce manque nous pulvérisons ces nutriments directement sur les feuilles (produits biologiques). Couplée à une analyse de sol, l’analyse pétiolaire nous permet aussi de prévoir ce qu’il nous faudra apporter comme amendements naturels et fumures, au sol, durant l’hiver suivant pour nourrir celui-ci et lui garantir le meilleur équilibre possible. Cet équilibre lui permettra à son tour de nourrir la plante de façon optimale les années suivantes. Nous recherchons constamment l’équilibre nourricier de la plante par l’équilibre nourricier de son sol, le plus naturellement possible.

Crédit photo : Benjamin Rathueville – Grenache Gris CHAPELLE de NOVILIS

 

L’importance de l’eau disponible dès le printemps

Comme toutes les plantes la vigne a besoin d’une certaine quantité d’eau, dès le printemps, pour l’assimilation des nutriments dont il est question plus haut.

De l’eau pour la croissance

Elle en a besoin pour faire éclore ses bourgeons, pour faire pousser ses rameaux, et pour garantir un nombre de fleurs suffisant pour la récolte. Sans eau, les rameaux sont chétifs, les fleurs sont rares, les nutriments ne sont pas absorbés.

Il est donc important que les sols et les sous sols soient bien humides des pluies de l’hiver.  Il est utile aussi d’avoir de belles pluies au printemps, mais pas trop fréquentes : gare au mildiou !

De l’eau pour la maturité des peaux

raisins rouges et blancsIl est important de se souvenir que dans une baie de raisin, le plus intéressant sur le plan organoleptique (perception des arômes, tanins,  couleur) se situe dans les peaux. Il y a beaucoup plus d’arômes et de tanins dans les peaux que dans la pulpe.  En étant un peu radical, nous pourrions dire que la pulpe représente le volume du vin à venir et que tout le reste est dans la peau.

Pour extraire arômes, couleur et tanins pour les vins rouges,  les raisins sont  dans la cuve. A contrario, la fermentation des vins blancs se limite à celle du jus seul car il n’y a ni couleur, ni tanins à extraire pour un vin blanc (en général). Quant aux arômes des blancs, cela dépend des variétés. Vermentino, Muscat, Sauvignon par exemple, ont de très beaux arômes dans les peaux. Expliquer l’extraction de ces arômes là mérite un  article à part entière. Il viendra en son temps.

Revenons à la maturité des peaux. Celle-ci est indissociable de la quantité de potassium que la vigne absorbe et transporte dans sa sève. Or, comme tout nutriment, une plante ne peut absorber ces derniers que s’ils sont disponibles dans le sol. Disponible signifie : en quantité suffisante et transportable. Pour être transportable, il faut de l’eau. Dans un sol sec, une plante ne peut rien absorber.

Le niveau de la maturité des peaux dépend donc aussi de la quantité d’eau dans le sol . 50 % du potassium dont la vigne a besoin est absorbé au printemps. Voilà pourquoi l’on dit qu’un printemps pluvieux (ou des sols gorgés d’eau à cette époque) est un prémisse de grand millésime : le potassium disponible, et absorbé, sera stocké en grande partie par la vigne jusqu’au moment où elle le relarguera dans ses raisins, quelques mois plus tard, pour faire mûrir ses fruits.

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