2020 sera marquée par les dégâts du mildiou
Après la crise sanitaire coronavirus dont nous ne sommes pas encore économiquement sortis, 2020 sera marquée par les dégâts du mildiou. C’est effectivement une année 20/20 !
Dans la continuité du mois d’avril, la pluie, l’humidité et la chaleur ont marqué le climat du mois de mai 2020 en Languedoc. Ce profil climatique s’est abattu sur la période la plus sensible du stade végétal de la vigne : la floraison. Le résultat est simple : à CHAPELLE de NOVILIS, nous estimons la perte de récolte à 45% à ce jour. Elle apparaît aujourd’hui, 2 semaines après les contaminations sur le stade végétal nouaison/petit pois (grossissement des pistils).
La courbe de pluviométrie la plus haute sur le graphe à gauche est celle de 2018, millésime durant lequel nous avons perdu 65% de la récolte. Celle qui pointe le bout de son nez juste au dessous, à fin mai, est celle de cette année 2020.
Qu’avons-nous pour lutter contre ce fléau ?
En agriculture biologique, nous ne pouvons agir qu’en préventif contre ce fléau. Nous travaillons tout d’abord les mesures de prophylaxie (mesures à prendre pour éviter les maladies). Le champignon vivant dans le sol en hiver, il remonte grâce à la présence de l’eau jusqu’au feuillage et aux grappes.
Pour l’en empêcher, il faut donc éliminer tout support végétal qui lui permet de faire ce chemin :
enlever les pampres de chaque pied de vigne : c’est l’épamprage. Il s’agit de supprimer ces pampres, ou gourmands. En agriculture conventionnelle, ce travail est fait en pulvérisant un produit chimique. En agriculture biologique, ce travail est mécanique ou manuel. A CHAPELLE de NOVILIS, il est manuel. 44 000 pieds de vigne (4000 pieds par ha) chaque année sont ainsi l’objet de ce soin, au raz du sol.- éliminer l’herbe sous les rangs de vigne. Cette opération est menée avec du glyphosate en agriculture conventionnelle, mécaniquement en agriculture biologique.
Ensuite, il faut éliminer les doublons de rameaux sur chaque souche de vigne.
L’aération permet ainsi de faire circuler le vent entre les rameaux et donc de limiter les micro-climats chauds et humides, propices aux champignons. Cette aération permet aussi au traitement, en éclaircissant le feuillage, de mieux atteindre les zones sensibles.
(Crédit photo Clos des Roses)
Le Languedoc Roussillon fortement touché
Jusqu’à présent, le climat sec du Languedoc Roussillon préservait notre beau vignoble du mildiou.
Depuis quelques années, les longues périodes de pluie en plein mois de mai rendent la région très sensible. Sur les mêmes périodes, le nord de la France est sous le soleil et la sécheresse. Les zones climatiques s’inversent. Les 4 derniers millésimes, 2020 inclu, sont marqués par des phénomènes climatiques sans précédent : le gel en 2017, le mildiou en 2018, la sécheresse en 2019, le mildiou à nouveau en 2020.
Combien de temps le vignoble languedocien résistera-t-il ?
